Frontière de Ceuta : la quadrature du cercle ?
Frontière
de Ceuta : la quadrature du cercle ?
Depuis
le mois d'octobre 2019, le Maroc a décidé unilatéralement de
fermer le passage de Tarajal II à la frontière de Ceuta.
Ce
passage avait été créé pour faciliter l'entrée des porteadores
marocains qui viennent s'approvisionner en marchandises du côté
espagnol de la frontière pour ensuite les revendre au Maroc.
Cette
activité fait vivre toute une population pauvre qui s'est installée
au fil des ans dans la région de Tétouan, plus particulièrement
dans la petite de ville de Fnideq (Castillejos pour les espagnols) à
quelques kilomètres de Ceuta.
Ce
commerce « atypique » entre Maroc et Espagne est
considéré comme de la contrebande par le Maroc car aucun droit de
douane n'est perçu au passage de la frontière....
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Embouteillages au passage Tarajal II |
Le
problème est qu'il n'y a pas de poste de douane car, pour le Maroc,
installer une douane à Bab Sebta (nom de la frontière de El Tarajal
pour les marocains) serait reconnaître la souveraineté espagnole
sur une ville « occupée ».
Nous
assistons donc, de la part du Maroc, à une nouvelle tentative en vue
d'asphyxier l'économie de Ceuta au pretexte que cette « contrebande »
nuit au développement économique du nord du Maroc.
Selon
les estimations, ce « commerce atypique » atteindrait un
montant annuel de 500 millions d'euros mais, par ailleurs, ce ne sont
pas moins de 4 500 porteadores
qui passent journellement la frontière pour gagner de quoi faire
vivre leur famille.
Et
c'est là que le bât blesse : depuis la fermeture de la
frontière, des milliers de marocains pauvres se retrouvent sans
ressources car le gouvernement marocain n'a pas prévu de plan
économique alternatif pour pallier au chômage endémique de la
région nord du Maroc.
Une
contestation populaire commence à gronder contre cette mesure qui a
mis en faillite plus de 600 commerces dans la petite ville de Fnideq
selon le groupe islamiste « Justice et Charité » qui se
veut le porte-parole de cette population pauvre.
Le
Maroc aurait-il mis la « charrue avant les bœufs » ?
Affaire à suivre.
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